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L’EMILE (enseignement de matière intégré en langue étrangère) en Europe, un succès croissant

 

A l'échelle de l'Europe, un nombre croissant d'établissements, comme les sections europénnes ou de langues orientales, proposent des enseignements de type EMILE/CLIL, démarche pédagogique à l'efficacité reconnue. Cet apprentissage permet aux élèves d'améliorer naturellement leurs compétences dans une langue vivante étrangère en concentrant l'essentiel de leurs efforts dans la discipline qu'ils apprennent.

 

 

 

 

 

La plupart des pays européens proposent un

enseignement de type EMILE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Premières expériences

 

Avant les années 1970, ce type d'enseignement était principalement offert dans les régions présentant un profil linguistique particulier (régions frontalières, bilingues, etc.) ou dans les grandes métropoles. Il concernait donc un nombre très restreint d'élèves évoluant dans des contextes linguistiques et/ou sociaux particuliers. L'objectif était d'en faire des enfants bilingues, c'est-à-dire de leur permettre d'acquérir des compétences linguistiques proches de celles dont disposent les locuteurs natifs. Les termes généralement employés pour désigner ce type d'enseignement sont d'ailleurs école, éducation ou enseignement bilingue.

Les premières expériences en matière d'enseignement EMILE sont généralement liées à des situations particulières comme l'existence de plusieurs langues officielles d'Etat, de langues régionales ou de langues minoritaires, dans une région frontalière. Au Luxembourg, à Malte, pays dans lesquels ce type d'enseignement est généralisé à tous les établissements scolaires, les débuts de l'enseignement EMILE remontent au XIXème siècle.


L'EMILE a néanmoins véritablement commencé à se diffuser en Europe dans le cadre de l'enseignement des langues étrangères dans les années 90.

 

Généralisation des dispositifs EMILE en Europe.

 

Quelques caractéristiques

 

L'acronyme EMILE (Enseignement d'une Matière Intégré à une Langue Étrangère) commence à s'imposer au cours des années 1990. Il véhicule une approche méthodologique innovante qui va bien au-delà de l'enseignement des langues. En effet, ses promoteurs mettent l'accent sur le fait que la langue et la matière non linguistique sont toutes deux objets d'enseignement, sans qu'il n'y ait de préséance de l'une par rapport à l'autre. Par ailleurs, la réalisation de ce double objectif exige la mise en place d'une approche particulière de l'enseignement: l'apprentissage de la matière non linguistique se fait non pas dans une langue étrangère, mais avec et à travers une langue étrangère. Il implique donc une approche plus intégrée de l'enseignement. Il exige ainsi des enseignants une réflexion spécifique non plus sur l'enseignement des langues uniquement, mais sur le processus d'enseignement en général.

Par ailleurs, il se base sur certains principes méthodologiques particulièrement importants selon la recherche en didactique des langues étrangères, comme par exemple la nécessité pour l'apprenant d'être placé dans une situation de communication authentique.

Des langues cibles de statuts divers

 

Dans la grande majorité des pays proposant un enseignement EMILE, les langues cibles sont à la fois des langues étrangères et des langues régionales et/ou minoritaires, voire une seconde langue d'État. L'anglais, le français et l'allemand sont les langues étrangères les plus souvent enseignées. Cette situation est similaire pour les cours traditionnels de langues. Sept pays offrent la possibilité d'un enseignement trilingue combinant langue(s) nationale(s) et langues étrangères ou la langue nationale, une langue étrangère et une langue minoritaire. Les statistiques nationales disponibles indiquent cependant que ce type d'enseignement concerne entre 3% et 30 % des élèves.

 

L'enseignement EMILE est le plus souvent ouvert à tous les élèves. Toutefois, quelques pays ont établi des critères d'admission, notamment lorsque cet enseignement cible les langues étrangères. Il peut s'agir de critères liés aux connaissances générales ou à la maîtrise de la langue cible, voire une combinaison des deux.

 

L'enseignement EMILE s'applique généralement à n'importe quelle matière

 

Les établissements scolaires sont généralement libres de choisir la ou les matières qui seront enseignées dans une langue autre que celle d'instruction, tant au niveau primaire que secondaire. Dans l'enseignement secondaire, une douzaine de pays privilégient les matières scientifiques et/ou les sciences sociales pour l'enseignement EMILE. Pour la moitié d'entre eux, le choix est élargi aux matières artistiques et à l'éducation sportive. En raison de la large autonomie accordée aux établissements pour la mise en pratique de l'enseignement EMILE, le temps d'enseignement qui y est consacré peut varier fortement.


Dans la moitié des pays, les acquis des élèves liés à l'enseignement EMILE sont évalués au niveau secondaire. L'évaluation des connaissances dans la matière enseignée est généralement menée dans la langue cible. Elle permet de délivrer aux élèves une certification spécifique. Dans certains pays, des accords bilatéraux permettent aux jeunes diplômés de s'inscrire dans des universités étrangères sans passer de tests de langue.


Alors que l'évaluation externe des établissements scolaires est très répandue en Europe, seuls quatre pays pratiquent une évaluation formalisée de l'enseignement EMILE. Aux Pays-Bas, le réseau des établissements mettant en place un enseignement de type EMILE a établi son propre plan de qualité et décerne aux écoles satisfaisant à leurs critères un certificat officiel.

Un enjeu de taille : former des enseignants à cette méthodologie

 

L'enseignement d'une matière intégré à une langue étrangère requiert des compétences multiples : connaissance de la matière enseignée, de la langue cible, et compétences pour enseigner une matière à travers une langue autre que celle utilisée dans le programme d'études ordinaire. Une dizaine de pays proposent une formation à l'enseignement EMILE/CLIL dans le cadre de la formation initiale des enseignants. En Allemagne et en France, des qualifications complémentaires ont été créées pour enseigner une matière intégrée à une langue étrangère. Les enseignants sont généralement spécialistes d'une ou plusieurs matières non linguistique(s) ou de la combinaison d'une matière non linguistique et d'une langue.

 

Source Eurydice : l'enseignement d'une matière intégrée à une langue étrangère (EMILE) à l'école en Europe. Analyse comparative. 2006.

 

 

 

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